

Zoom sur les éditions originales et l’argus de la BD

Qu'est-ce qu'une édition originale (EO) ? Une première édition ?
Le principe est simple : l'édition originale d'un livre ou d’une Bande dessinée c'est sa toute première publication, sa plus ancienne édition. Par exemple le premier album de Titeuf « Dieu, le sexe et les bretelles" a été publié pour la 1ère fois au 1er semestre 1993 chez « Glénat », il s’agit de l’édition originale, difficilement trouvable à ce jour. Depuis, il a été réédité des dizaines et dizaines de fois.
PRECISION : on parle aussi de « 1ère édition ». En fait, une "1ère édition" n'est pas toujours une édition originale : effectivement, une BD peut avoir changé d'éditeur, et avoir la mention "1ère édition". Dans ce cas, c’est bien la 1ère édition dans le catalogue de cet éditeur, mais il ne s’agit pas pour autant de l’EO, c'est à dire de son premier tirage.
Comment reconnaitre une BD en édition originale ?
Pas toujours facile …
Chez plusieurs éditeurs (Delcourt, Soleil, les Humanoïdes associés, Dargaud …), pour les albums relativement récents, l’indication « Première édition » est clairement précisée dans les premières pages, ce qui n’était pas forcément le cas dans les années 80 / 90. Mais la plupart du temps il est nécessaire d’avoir un œil très aguerri, un peu d’expérience et ne pas hésiter à se documenter pour reconnaitre une édition originale d’une réédition.
En général, plus la Bande Dessinée est ancienne et plus il est difficile de déterminer avec certitude s’il s’agit d’une édition originale ou non.
Une des premières choses à faire est de comparer la date du dépôt légal (DL) avec la date d'impression (DI). En règle générale si la DI précède la date du DL, il est fort probable qu’il s’agisse d’une « 1ère édition ». Mais ces informations ne sont pas fiables à 100%, et ne sont pas toujours présentes dans l’album …..
Piège à éviter : l’indication « Copyright + année » est souvent trompeuse car elle ne correspond pas forcément à la date d’édition de la BD que vous tenez entre vos mains, il vaut mieux se référer au DL et à la DI quand elles existent …..
En conclusion, un seul allié pour le collectionneur : l’expérience et une recherche d’information documentée !
Olivier Schwartz 2023
La référence incontournable pour mieux s'y retrouver est le « BDM, Trésors de la bande dessinée » aux éditions Arènes, l’argus officiel de la bande dessinée. Le « BDM » est un ouvrage encyclopédique sur la BD : éditeurs, dessinateurs, scénaristes, vocabulaires, cotes, éditions et bien plus encore. Cet ouvrage est en principe actualisé tous les 2 ans.
La base de données en ligne de www.bedetheque.com est également une source intarissable pour effectuer vos recherches d’informations sur le sujet.
Quelques autres sites incontournables pour aller plus loin :
Tirage de tête (TT), tirage limité (TL), kézako ?
Dans le monde de l’édition de la BD, il est fréquent qu’à la sortie d’un album, son éditeur publie également une édition particulière en nombre limité. Il s’agit souvent d’une édition « augmentée ». En termes bibliophiliques on parle de « tirage de tête » (TT) et de « tirage limité » (TL), mais les deux termes sont parfois confondus et font débat chez les bédéphiles puristes, tant la différence est au fil des ans de plus de plus minime.
TIRAGE DE TÊTE
-Le « Tirage de tête » (TT) est un album de luxe, édité en principe dans un grand format, souvent en noir et blanc, souvent sur un papier de meilleur qualité, en nombre très limité, numéroté, parfois signé, enrichi ou pas de croquis, d’interviews, tirés à part et ex-libris etc … Le « tirage de tête » est vendu nettement plus cher que l’édition normale.
TIRAGE LIMITE
- Le Tirage limité (TL) est lui aussi un album « augmenté », avec un nombre d’exemplaire limité, mais tiré en plus grand nombre que le TT. En général, on y trouve des bonus par rapport au tirage standard : par exemple une couverture ou reliure différente, une édition en noir et blanc, souvent accompagné de croquis, parfois d’un ex-libris …. Le TL est en principe vendu plus cher que l’édition normale mais nettement moins cher que le TT.
Pourquoi une BD d’occasion devient une BD de collection ?
Une BD d’occasion sera considérée de « Collection » par certains amateurs du 9ème art, si cet album présente des caractéristiques de rareté, par exemple : une édition originale, un tirage limité, une édition qui n’est plus éditée …
Mais, d’autres types d’albums peuvent également intéresser les collectionneurs. Pour certains, l’ancienneté de l’album sera prise en compte, pour d’autres ce sera son format : par exemple les anciennes BD de chez Dupuis avec le « dos rond » (format édité jusqu’au début des années 70), ou des albums brochés (couverture souple). Pour d’autres, ce sera la recherche d’une ancienne édition avec une taille ou une reliure différente ou encore avec une couverture différente de l’édition actuelle.
L’un des points communs des collectionneurs de BD est l’importance portée sur l’état de la BD : moins son état général est bon et moins l’album sera prisé : qualité générale des « coins », de la « coiffe », de la « reliure », du « dos », de la couverture (appelé « 1er plat ») et de son verso (2nd plat ») sont pris en compte.
Pour beaucoup de bédéphiles, déchirure, accroc, écriture, tampon de bibliothèque présents sur un album, même relativement rare peuvent être rédhibitoires.
En définitive, chacun, chacune collectionne les BD selon ses propres critères, et pis c'est tout !
Et les albums dédicacés ?
Un des grands plaisirs du collectionneur est de feuilleter un album qu'un de ses auteurs préférés lui a dédicacé, souvent après une interminable attente lors d’un festival de la Bande Dessinée ou dans sa librairie favorite.
Le collectionneur sera fier de partager sa dédicace dès qu’il en aura la possibilité, avec ses amis, sa famille, ses collègues, voire de crâner auprès d’autres collectionneurs ;-).
Malheureusement, il existe des personnes peu scrupuleuses qui en font un véritable business « sur le dos des auteurs ». Certains obtiennent une dédicace d’un dessinateur à titre gracieux, dans le seul but de revendre l’album dédicacé à prix fort. Dans la mesure où cette pratique peut « agacer » certains auteurs de BD (on peut les comprendre), et comme il est possible pour des bons dessinateurs de dessiner des "fausses" dédicaces pour en faire un business, il n’est pas possible sur ce site de mettre en avant la vente de BD dédicacées.
Quelques mots sur l’ARGUS de la Bande Dessinée
Il va de soi que la Bande Dessinée est avant tout et surtout un loisir, source de plaisir, d’évasion, de découvertes, d’apprentissage et bien plus encore. Certains mêmes, disent que le 9ème art peut sauver le monde :-).
Il existe bien un Argus qui concerne les BD en « édition originale », les « tirages de tête » et les « tirages limités ». Certains albums peuvent avoir une « cote » de quelques euros à parfois quelques centaines d’euros pour des éditions très rares, mais ce n’est pas systématique et toutes les EO ne sont pas nécessairement cotées. La cote s'entend toujours pour une BD d'occasion en état quasi neuf.
Certaines « éditions originales », ou de très anciennes réédition de séries « historiques » de la bande dessinée comme Tintin, Astérix, Spirou, Blake et Mortimer, Lucky Luke, Gaston Lagaffe ... sont d’autant plus prisées qu’elles sont rares …. et donc potentiellement cotées.
Un peu d’histoire sur l'argus de la BD !
À la fin des années 70, début 80, Michel Béra, Michel Denni et Philippe Mellot ont créé un argus, le « BDM, Trésors de la bande dessinée ». Communément appelé « BDM », cet ouvrage se présente comme une encyclopédie sur la BD, un « puit sans fin », que ses auteurs corrigent, améliorent, mettent à jour sans discontinuer depuis plus de 40 ans. Le rythme de parution est en principe d’une édition tous les deux ans.
Cet ouvrage incontournable du collectionneur, propose entre autres informations, des cotes de référence pour les albums en « premières éditions » et pour les Tirages de tête et les tirages limités.
Quelques mises en garde sur la notion d’argus et de côte des BD !
Il existe des cotes pour certains albums, mais elles ne sont qu’indicatives. La cotation ou la valeur estimée d'une édition originale (EO) est fluctuante et tient compte de nombreux facteurs, citons notamment : l’ancienneté, la rareté, la popularité du personnage et/ou de son auteur et surtout son état de conservation. Effectivement, les cotations proposées par le BDM s’appliquent à un album en parfait état, proche du neuf, zéro défaut …. Par conséquent, si un album coté est « seulement » en bon, voire en état moyen, la cote chute brutalement.
